Les omnibus hippomobiles et la gare de Blois : voyage dans l’histoire urbaine
Blois a été témoin de plusieurs évolutions dans ses mobilités. Les omnibus hippomobiles ou l’arrivée du chemin de fer font partie de cette histoire. Fusionnons ces événements pour comprendre comment les transports ont façonné la ville.
L’avènement des omnibus hippomobiles
Avant l’avènement du chemin de fer, avant l’arrivée du tramway, la mobilité urbaine à Blois dépendait en grande partie des omnibus hippomobiles. Ces carrosses, tirés par des chevaux, desservaient par exemple Blois à Saint-Gervais (image ci-dessous), connectant efficacement la ville à ses environs.
Naissance d’une station ferroviaire
Dès 1835, les premiers murmures d’une liaison ferroviaire reliant Paris à Tours et Nantes ont suscité l’enthousiasme du conseil municipal de Blois. Cependant, c’est la loi du 11 juin 1842 qui a vraiment marqué le début de l’aventure ferroviaire. En 1843, la liaison Paris-Orléans fut inaugurée, et en un temps record, en 1846, elle fut prolongée jusqu’à Blois.
La gare originale, ou « embarcadère », une cinquantaine de mètres en amont de l’actuelle, était basée sur les designs d’Edouard Massé, l’esprit créatif également derrière le Palais de justice de Blois. C’est dans ce contexte que Blois a vu le passage de son premier train le 23 mars 1846. Quelques jours plus tard, un convoi inaugural – sous la houlette des ducs de Nemours et de Montpensier, fils du roi Louis-Philippe – s’est arrêté à Blois pour une pause éphémère de vingt minutes.
Avec seulement deux trains quotidiens pour les passagers et deux pour les marchandises, le service de la gare d’Orléans semblait modeste. Mais en considérant le temps (3h45 puis 2h50 pour relier Tours à Orléans) et les coûts de voyage (le prix du billet équivalait tout de même à deux journées de travail d’un ouvrier), le train était révolutionnaire, laissant peu de chances à la navigation commerciale sur la Loire.
Renaissance et adaptation
Cependant, l’embarcadère initial n’était pas conçu pour une expansion majeure. L’ouverture de nouvelles lignes vers Vendôme et Romorantin a rapidement démontré les limites de cette première gare. Cela a conduit à la construction d’une nouvelle gare entre 1889 et 1893, redessinant littéralement le paysage urbain de Blois.
La nouvelle gare a non seulement influencé la voirie, mais elle a également entraîné la construction de nouveaux bâtiments. Sa signification ne s’est pas limitée à Blois ; son influence régionale a été renforcée par l’essor des lignes de chemin de fer secondaires, plaçant le Loir-et-Cher comme un pionnier du transport en région.
Les omnibus à l’ombre du fer
Avec l’essor du rail, les omnibus hippomobiles ont dû s’adapter. Alors que la gare offrait des liaisons interurbaines rapides et efficaces, les omnibus demeuraient essentiels pour les déplacements intra-urbains. Les hôtels de Blois, toujours soucieux d’offrir un service impeccable, possédaient leurs propres omnibus, assurant ainsi un lien entre la gare et leurs établissements. Cependant, le temps a eu raison de ces chariots. Aujourd’hui, nous en voyons en centre-ville pour promener les visiteurs.
