Economie

L’Insee constate le peu de mobilité dans l’échelle des revenus

L’ascenseur social est un concept qui décrit la capacité d’une personne à passer d’une classe socio-économique inférieure à une classe supérieure au sein de la société. Cela implique généralement une amélioration des revenus, de la situation financière plus globalement, de l’éducation et des opportunités professionnelles.

Cependant, dans de nombreuses sociétés, l’ascenseur social est limité ou même bloqué pour certaines personnes en raison de facteurs tels que la discrimination, la pauvreté, le manque d’accès à l’éducation ou aux opportunités, ou d’autres obstacles systémiques. Depuis des années des études montrent que les écarts de revenus entre les classes sociales ont même tendance à se creuser. Qu’en est-il en France et plus particulièrement dans le Loir-et-Cher ?

L’Insee constate peu de mobilité dans l’échelle des revenus

A partir d’un panel de données fiscales sur une longue période (2003-2019) l‘Insee a mesuré la mobilité des individus dans l’échelle des revenus.

Or, le constat est que les revenus d’une personne une année donnée déterminent fortement ceux qu’elle aura près de deux décennies plus tard. La corrélation entre ces deux positions est de 71 % selon les statistiques. En France, l’inertie est particulièrement forte dans les classes riches et modestes.

« Parmi les 20 % les plus modestes en 2003, 62 % des individus sont aussi parmi les 20 % les plus modestes en 2019, et 2 % seulement effectuent une mobilité très ascendante vers les 20 % les plus aisés », signale l’étude. En Loir-et-Cher, on mesure une mobilité ascendante dans la moyenne nationale (60%).

L’immobilité est également forte en haut : 63 % des individus appartenant aux 20 % les plus aisés en début de période le sont encore en fin de période. Comme les mobilités très ascendantes, les situations de mobilité très descendante sont rares (3 %). Au niveau du Loir-et-Cher, le maintien dans le cinquième le plus aisé va un peu moins de soi (58%).

Mobilité intergénérationnelle vs mobilité intragénérationnelle

Il convient de noter que la mesure de la mobilité sociale n’est pas simple et peut varier en fonction de la définition utilisée. Par exemple, la mesure de la mobilité intergénérationnelle (c’est-à-dire la capacité d’un enfant à atteindre une position socio-économique différente de celle de ses parents) donne des résultats différents de la mesure de la mobilité intragénérationnelle (c’est-à-dire la capacité d’une personne à améliorer sa position socio-économique au cours de sa vie). L’écart est de 12 % selon Abbas et Sicsic (2022). Conclusion, les revenus d’un citoyen français sont beaucoup moins corrélés aux revenus des parents qu’à ses propres revenus 16 ans plus tôt.

Observations

La mobilité dans l’échelle des revenus est plus fréquente chez les indépendants, les jeunes et les individus habitant en région parisienne, alors que les salariés et les habitants des DOM sont moins mobiles. Mobilité géographique et mobilité dans l’échelle des revenus vont également de pair.

Autre observation, le fait que la position des individus dans l’échelle des revenus reste relativement stable sur une longue période de temps peut indiquer que les inégalités de revenus sont en partie le résultat de processus structurels.

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