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L’UE adopte une loi historique pour la restauration de la nature en Europe

Après des mois de délibérations et de négociations, l’Union européenne a franchi un cap avec l’adoption d’une loi destinée à restaurer et préserver la biodiversité en Europe. La législation, finalisée le 9 novembre, marque un tournant en faveur de l’environnement, visant à réhabiliter au moins 20 % des terres et des mers européennes d’ici à 2030 et à étendre les efforts à tous les écosystèmes nécessitant une restauration d’ici 2050.

Cette initiative représente le premier règlement européen visant explicitement à inverser le déclin des habitats naturels en Europe, une région où plus de 80 % des habitats sont considérés comme étant en mauvais état. Teresa Ribera, ministre espagnole de la Transition écologique, a souligné dans un communiqué l’urgence de protéger la nature et la biodiversité de l’UE, étant donné leur état de plus en plus précaire. Pour rappel, l’Espagne a actuellement la présidence de l’Europe.

Les principales mesures décidées pour la restauration de la nature en Europe

  1. Restauration des terres et des mers : L’objectif principal est de restaurer au moins 20 % des zones terrestres et maritimes dégradées de l’Europe d’ici à 2030. En outre, le règlement prévoit la restauration de tous les écosystèmes nécessitant une intervention d’ici 2050.
  2. Plans nationaux de restauration : Les États membres de l’UE devront élaborer des plans de restauration nationaux sous deux ans, détaillant les actions pour restaurer les écosystèmes dégradés. Ces plans doivent être supervisés et les progrès rapportés jusqu’en juin 2032.
  3. Principe de non-détérioration : Un principe clé de la loi est d’éviter toute détérioration significative dans les zones restaurées. Cependant, il existe des exceptions pour certains projets, comme l’énergie renouvelable et les infrastructures militaires.
  4. Flexibilité sur les résultats : Le règlement adopte une approche basée sur les efforts plutôt que sur les résultats stricts, donnant ainsi une certaine flexibilité aux pays dans l’atteinte des objectifs fixés.
  5. Mesures spécifiques par écosystème : Le règlement détaille des mesures pour des écosystèmes variés :
    • Forêts : Les pays de l’UE doivent mettre en œuvre des mesures pour accroître la biodiversité forestière, y compris la protection des populations d’oiseaux et la gestion du bois mort.
    • Zones urbaines : Les objectifs incluent le maintien ou l’accroissement des espaces verts et du couvert végétal, avec un objectif de zéro perte nette d’espaces verts d’ici 2030, sauf dans les régions avec déjà 45 % d’espaces verts.
    • Écosystèmes aquatiques : L’accord exige la suppression des obstacles d’origine humaine pour libérer 25.000 km de cours d’eau d’ici 2030.

Malgré l’importance de ces mesures, le règlement a suscité des débats houleux, notamment concernant les écosystèmes agricoles. Les modifications finales incluent la suppression de l’obligation de renaturer 10 % des terres agricoles et l’ajout d’une clause de sauvegarde liée à la sécurité alimentaire. Enfin, des groupes tels que ClientEarth expriment leurs inquiétudes quant à l’efficacité du règlement en raison de ses nombreuses exceptions.

Bref, ce règlement représente un progrès significatif dans les efforts de l’UE pour contrer la dégradation environnementale. Toutefois, son succès dépendra de l’engagement et de la coopération des États membres pour atteindre ces objectifs et protéger la nature pour les générations futures. La route est tracée, mais le vrai défi réside dans sa mise en œuvre effective.

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