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Nicolas Orgelet aimerait redessiner le tourisme à Blois et ses alentours

Depuis plusieurs jours nous vous proposons un grand entretien avec Nicolas Orgelet, vice-président d’Agglopolys à la transition écologique, co-président du groupe écologiste, et conseiller municipal. Notre thème du jour : la place du tourisme à Blois.

Blois doit-il être plus touristique encore ?

C’est une des questions que nous avons posées. En effet, des marges de progression sont encore possibles en termes de tourisme. Faut-il y aller ? « Cela dépend. Il faut surtout que la manière dont on pense le tourisme évolue pour que celui-ci reste soutenable, un tourisme plus lent, moins consommateur et impactant et qui ne se fasse pas au détriment des habitants locaux, qui n’abîme pas les sites et nourrisse le corps et l’esprit, nous répond Nicolas Orgelet. Nous militons pour des tourismes pluriels où la mixité des publics peut être accueillie. A côté de l’hôtel 5 étoiles, il faut aussi des accueils abordables et plus populaires pour les personnes plus modestes. Nous ne croyons pas au modèle de la premiumisation, où même faire du camping en bord de Loire deviendrait l’apanage d’une élite. »

Empêcher un surtourisme

« Nous avons eu à réagir récemment sur les conditions précises de la tenue d’un feu d’artifice privé, qui avait généré de nombreux déchets sur les berges de Loire (événement privé organisé par l’établissement de luxe Fleur de Loire en août dernier, ndlr) », se souvient l’écologiste. « Ici, comme ailleurs, nous rappelons la nécessité de poser des limites. Nous devons faire attention aussi à ce que l’on appelle le surtourisme, et qui autour de Beauval, mais aussi de Chambord, Blois ou Chaumont-sur-Loire participe par exemple à la multiplication des locations lucratives de courte durée (gîtes, AirBnB…). Beaucoup de logements sont ainsi captés au détriment des étudiants et citoyens locaux qui aimeraient avoir leur résidence principale en centre-ville. »

Pas favorable à l’éclairage des monuments

Au-delà de la question de la sobriété énergétique, diminuer l’éclairage la nuit est essentiel pour protéger la biodiversité. C’est ce que pense le vice-président d’Agglopolys à la transition écologique. « Je crois que les choix que nous faisons pour le tourisme doivent avoir aussi des impacts positifs sur les autres sujets : le lien social, le climat, le quotidien des habitants, juge l’élu. Ainsi par exemple, je ne suis pas favorable à l’éclairage des monuments qui veut créer de l’attractivité touristique au détriment de la biodiversité et d’une politique d’usage modéré de l’énergie par la puissance publique. Par contre, je pense que le déploiement de voies cyclables qui relient notre ville aux grands sites naturels (Grand-Pierre et Vitain, les bords de Loire, le Lac de Loire…) répond à la fois à un enjeu d’attractivité touristique, mais aussi de démocratisation : accès de tous les publics à ces lieux sans condition de revenus (vacances pour tous même en proximité), et de développement d’autres usages, tels que pour les mobilités quotidiennes. »

« Autre exemple, poursuit Nicolas Orgelet, j’aime beaucoup l’idée d’acquérir un site pour organiser des colonies municipales, pour permettre aux enfants des quartiers de partir s’aérer durant les vacances, ce qui est une forme de tourisme, mais aussi une politique qui favorise la mixité sociale, l’interconnaissance entre des enfants de milieux différents et contribue ainsi à l’apaisement de la société et à la lutte contre les préjugés. Bref, le tourisme oui, mais à condition qu’il profite à tous et sur le temps long. »

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