Un feu d’artifice de luxe qui provoque des réactions à Blois
Le ciel de Blois a été illuminé samedi dernier, non pas par une célébration publique mais par un événement privé organisé par l’établissement de luxe Fleur de Loire, propriété du chef étoilé Christophe Hay. Le feu d’artifice, clôturant la soirée de mariage d’un couple de riches Américains, a suscité des réactions mitigées au sein de la population. D’autant plus que la seule information préalable se trouvait dans un arrêté préfectoral. Le feu d’artifice était donc véritablement à destination des mariés et de leurs invités.
Un spectacle somptueux mais controversé
Le Quai Villebois-Mareuil était le théâtre d’un spectacle pyrotechnique digne des grandes célébrations nationales, à l’occasion d’un mariage privé. « Merci d’avoir choisi notre région et de nous avoir fait confiance », a publié Christophe Hay sur les réseaux sociaux, exprimant sa gratitude envers les mariés, dont l’homme est propriétaire d’une galerie d’art à New York.
Tandis que de nombreux passants étaient émerveillés par l’événement, d’autres se sont plaints des désagréments occasionnés, tels que l’incapacité à circuler ou à stationner à proximité.
Les écologistes sonnent l’alerte
En réaction, le groupe écologiste Blois Naturellement a publié un communiqué de presse critiquant vivement l’organisation de cet événement. « La Loire est un fleuve classé Natura 2000. Nous, les humains, devons respecter la nature, qui est également constituée d’êtres vivants », déclare Guillaume Saveuse au nom du groupe.
Le communiqué pointe également du doigt l’absence de garanties environnementales, telles que la qualité des feux d’artifice utilisés, qui sont une source de pollution pour l’air, l’eau et les animaux. De plus, le groupe dénonce le fait que la zone n’ait pas été nettoyée après l’événement.
Interrogations autour de l’autorisation préfectorale
L’autorisation d’occupation du domaine public a été accordée par la préfecture de Loir-et-Cher, sans que la municipalité ne touche de compensation financière. « Est-il normal que la richesse donne le droit d’abîmer le vivant, d’impacter l’environnement et les riverains? » questionne Blois Naturellement dans son communiqué.
Un sujet plus large que le simple feu d’artifice
La controverse dépasse le cadre de cette unique soirée. Elle soulève des questions sur l’équilibre entre intérêts privés et publics, sur l’importance de la préservation de l’environnement et sur le rôle des autorités dans la réglementation de tels événements.
Les réactions mitigées du public et le communiqué du groupe écologiste mettent en lumière le besoin d’un débat public sur l’utilisation des espaces et ressources communs, surtout dans un contexte où les enjeux environnementaux deviennent de plus en plus pressants.
Le spectacle pyrotechnique de samedi dernier n’était peut-être qu’un feu de paille dans l’actualité locale, mais il a indéniablement allumé une mèche dans le débat sur la responsabilité collective face à la préservation de l’environnement.
Le communiqué de presse de Blois Naturellement
« L’argent ne peut pas tout permettre ! »
Le groupe Blois Naturellement souhaite porter la parole de blésois qui au-delà de la surprise ont effectivement pu être gênés par la circulation fermée en bord de Loire pour permettre ces festivités, mais pas que…
Certes la Préfecture a autorisé l’utilisation du domaine public mais il aurait été opportun de poser des limites. La Loire est un fleuve classé Natura 2000 pour la richesse de sa faune et de sa flore. Nous, les humains ne devons jamais oublier que nous faisons partie d’un tout et que nous exprimons trop souvent notre « toute puissance » au détriment de la nature, aussi constituée d’êtres vivants. Il aurait été sage d’exiger des garanties, comme la qualité des feux d’artifice qui représentent une source de pollution pour l’air l’eau et les animaux qui y circulent. Il aurait été prudent de s’assurer qu’a minima la voie publique et les abords de la Loire soient nettoyés de ces déchets par la société qui a opéré cette manifestation, ce qui n’a pas été fait. Est-il normal que la richesse donne le droit d’abîmer le vivant, d’impacter l’environnement et les riverains, d’imposer le blocage des cheminements publics piétons et vélo ? Que la Préfecture, responsable du domaine public fluvial mais aussi représentante de l’Etat et donc de l’intérêt collectif sur l’intérêt privé ait pu donner l’autorisation de tirer ces feux est insensé. »