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Pastoureau : « Le noir est devenu étroitement associé à la mort à partir du XVIIe siècle »

Ce dimanche, à 17 heures, c’était la conférence de clôture des Rendez-vous de l’Histoire, à la Halle aux grains de Blois, avec Michel Pastoureau. L’historien a traité du thème : « Les couleurs de la mort en Occident, une palette arc-en-ciel ».

Le spécialiste de la symbolique des couleurs s’est concentré sur les perceptions occidentales de la mort. « Il est commun de penser que la mort est associée à la couleur noire, a expliqué Michel Pastoureau. J’ai récemment mené une expérience auprès de lycéens genevois où la majorité a associé la couleur noire à la mort. Historiquement, cela n’a pas toujours été le cas. Le noir a longtemps eu une connotation positive, associée à la dignité, la justice, la fertilité, entre autres. Pourtant, les enquêtes contemporaines montrent que ces connotations positives ont été oubliées. »

D’ailleurs, il est essentiel de noter que la perception même de la mort a évolué. « Dans les anciennes sociétés, la mort était soit opposée à la vie, soit opposée à la naissance. Ces perceptions étaient souvent associées à des couleurs différentes, le noir ou le blanc. La transition entre ces perceptions a eu lieu autour du 17e siècle, une période sombre de l’histoire européenne », juge le médiéviste pointant l’espérance de vie de ce siècle. « C’est pendant cette période que la couleur noire est devenue plus étroitement associée à la mort. »

Contredisant l’idée reçue que la mort a toujours été liée à la couleur noire, l’historien a démontré comment les perceptions et les associations ont évolué au fil du temps, avec des racines profondément ancrées dans le contexte historique et socioculturel. La mort, bien loin d’être un concept monochrome, se déploie à travers une riche palette de significations et de symboles, nous rappelant que notre compréhension actuelle de ces thématiques est le fruit d’une longue et complexe histoire.

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