Pourquoi l’agglomération de Blois s’appelle Agglopolys ?
Parmi les communautés d’agglomération, celle de Blois se distingue par une dénomination énigmatique : Agglopolys. Un nom qui intrigue, parfois prête à confusion, mais que son président Christophe Degruelle n’a jamais voulu remettre en question. À la faveur d’un échange, il en retrace l’origine, les choix symboliques et les raisons pour lesquelles ce nom atypique s’est, selon lui, imposé dans le paysage local.
« C’est vrai qu’on se demande souvent d’où vient ce nom Agglopolys », admet d’emblée Christophe Degruelle. Le président de la communauté d’agglomération revient sur sa genèse : « Ça remonte à l’époque de Jacqueline Gourault. En 2005, au moment de la création de l’agglomération, ils avaient fait travailler une agence de communication, qui leur avait proposé ce nom. » L’appellation résulte d’une contraction : agglo, pour agglomération, et polis, le mot grec désignant la cité.
Mais l’invention contient un détail. L’agence de communication mandatée à l’époque a glissé une touche supplémentaire dans ce néologisme : « L’agence avait aussi proposé de remplacer le i de polis par un y, en clin d’œil à la fleur de lys », rapporte Christophe Degruelle. Une justification à la fois symbolique et graphique, mêlant l’Antiquité athénienne à un signe monarchique, une référence royale à l’histoire de Blois.
Agglopolys a acquis le statut de marque
Le président d’Agglopolys n’a jamais pensé remettre en cause ce nom depuis son élection en 2008. « Je trouvais qu’il y avait des choses plus urgentes à faire. » Une décision pragmatique, dictée par les priorités de gestion, mais aussi par l’observation de son ancrage dans les habitudes : « Ce dont je me suis aperçu, c’est qu’au fil des années, les gens ont fini par bien connaître ce nom. » Christophe Degruelle estime aujourd’hui que Agglopolys a acquis le statut de marque. « Oui, c’est devenu une marque, en réalité, plutôt appréciée. Donc, plutôt que de repartir faire travailler une autre agence, je crois que Agglopolys est désormais bien implanté. »
L’appellation remplit selon le président une fonction essentielle dans le contexte intercommunal : « Ce qui est important pour une intercommunalité, c’est d’avoir des liens qui fédèrent », souligne-t-il. Et d’ajouter un argument politique plus subtil : Agglopolys, parce qu’il ne contient pas explicitement le nom de Blois, évite certaines crispations. « Dans les intercommunalités, il peut y avoir parfois des rivalités, des jalousies, et si on appelle cela “l’Agglo de Blois”, ça met en avant Blois. Tandis qu’avec Agglopolys, tout le monde peut se l’approprier. » Un nom pensé, élaboré, conservé et, à présent, assumé.
Un peu d’histoire : du SIVOM à Agglopolys
- 1963 : création du SIVOM (Syndicat intercommunal à vocation multiple) regroupant cinq communes – Blois, Vineuil, Saint-Gervais-la-Forêt, La Chaussée-Saint-Victor et Villebarou – pour organiser la collecte des déchets.
- 1999 : transformation du SIVOM en communauté de communes du Blaisois, avec l’intégration de Fossé, Marolles et Saint-Sulpice-de-Pommeray.
- 2000 : création de la communauté de communes Beauce Val de Cisse.
- 2003 : la communauté de communes du Blaisois devient communauté d’agglomération de Blois. La commune de Chailles rejoint les huit déjà membres.
- 2004 à 2007 : intégration progressive de nouvelles communes à la communauté d’agglomération de Blois.
- 2005 : la commune d’Orchaise rejoint la communauté de communes Beauce Val de Cisse.
- Avril 2011 : le préfet de Loir-et-Cher propose un schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) visant à rationaliser les périmètres des EPCI et à assurer une couverture intégrale du territoire.
- 1er janvier 2012 : mise en œuvre de la fusion entre :
- les 26 communes membres d’Agglopolys au 31 décembre 2011,
- les 20 communes de la communauté de communes Beauce Val de Cisse,
- les communes de Chaumont-sur-Loire et Rilly-sur-Loire.
→ Naissance de la nouvelle communauté d’agglomération de Blois – Agglopolys, élargie à 48 communes.
