Trois ans du Carillon à Blois : une solidarité en pleine lumière
Le Carillon de Blois, réseau de solidarité de proximité porté par l’ALEP et l’association La Cloche, a célébré ses trois ans le 25 septembre dernier à la Halle aux Grains. Cet événement marquant, qui a rassemblé des habitants, des bénéficiaires du programme et de nombreux professionnels, a permis de mettre en lumière un dispositif essentiel pour les personnes sans domicile fixe ou en grande précarité sur le territoire. Cela avec un concert de Beufa à la clé ou encore la diffusion du film La Gagne des Gueux aux Lobis, face à la HAG.
Un anniversaire festif et inclusif
Sous l’impulsion de Mélanie Pasteur, coordinatrice du Carillon à Blois, et de Virginie Joly, directrice de l’ALEP, cet anniversaire s’est voulu avant tout festif et ouvert à toutes et tous. « Nous avons sondé les personnes qui fréquentent le Carillon pour connaître leurs envies, et l’une d’entre elles, Jean-Marie, a proposé de le célébrer à la Halle aux Grains, un lieu emblématique de Blois », explique Mélanie Pasteur. Le choix de ce lieu a permis d’ouvrir les portes d’un espace prestigieux, souvent perçu comme intimidant, aux personnes en situation de précarité.
L’événement a réuni une grande diversité de participants : bénéficiaires, commerçants partenaires et professionnels sociaux. L’une des grandes réussites de cette journée a été de créer un cadre inclusif. Virginie Joly précise : « Nous avons décidé de ne pas avoir de stands traditionnels, mais de placer tout le monde sur un même niveau. Cela a permis de supprimer les barrières habituelles entre les professionnels et les bénéficiaires, créant un espace de partage où chacun pouvait être lui-même. »
L’ambiance conviviale a été renforcée par la participation active des bénéficiaires, qui ont aidé à l’installation et au rangement, démontrant ainsi l’importance du bénévolat au sein de ce réseau solidaire. « C’était vraiment chouette de voir tout le monde s’investir sans hiérarchie, chacun apportant sa propre identité », ajoute Virginie Joly.
Le Carillon : trois ans d’actions concrètes
Depuis 2021, le Carillon de Blois a tissé un réseau de solidarité rassemblant une trentaine de commerces partenaires, qui offrent des services gratuits aux personnes en difficulté. Qu’il s’agisse de repas, de coupes de cheveux ou simplement de pouvoir charger un téléphone, les gestes de solidarité se multiplient grâce à ce réseau local. Cependant, malgré ces avancées, des besoins restent à combler.
Virginie Joly a tenu à souligner les défis auxquels le Carillon fait face : « Mélanie est seule à coordonner l’ensemble du projet, ce qui représente un travail colossal. Nous manquons de bénévoles pour poursuivre certaines actions, notamment les tournées de rue. » Ces tournées, qui permettent de rencontrer les personnes en situation de précarité, sont essentielles, mais elles restent limitées faute de moyens humains. L’association lance donc un appel aux bénévoles et aux commerces, notamment aux salons de coiffure, pour répondre à la demande croissante de coupes de cheveux offertes.
Des rendez-vous hebdomadaires : le Repère du mardi
En plus des actions ponctuelles, le Carillon organise un rendez-vous hebdomadaire, appelé « Le Repère », chaque mardi après-midi. Ce moment de convivialité, ouvert à toutes les personnes avec ou sans domicile, se déroule de 15h à 17h au Pavillon, situé au 3, rue Dupré à Blois. Autour d’un café, de petits gâteaux et de jeux de société, les participants échangent dans une ambiance chaleureuse. C’est un espace essentiel pour créer des liens, renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté et offrir un répit aux personnes vivant dans des conditions précaires.
Toucher davantage de publics marginalisés
Bien que le Carillon ait principalement établi ses partenariats en centre-ville, l’équipe souhaite élargir son action aux quartiers plus périphériques, où vit une partie de la population migrante. « Nous avons quelques contacts avec des personnes en situation de migration, mais pas assez. Cela demande du temps et des moyens supplémentaires que nous n’avons pas pour le moment », admet Mélanie Pasteur.
L’une des pistes pour renforcer cette solidarité est d’accroître le nombre de bénévoles. Avec plus de soutien, l’association pourrait multiplier les tournées de rue, permettant de mieux couvrir les besoins ces populations et d’étendre des actions telles que la « soupe impopulaire », où les personnes sans domicile cuisinent un repas avec un chef avant de le distribuer.
De nouveaux projets socio-culturels
En parallèle des actions de terrain, l’aspect socio-culturel du Carillon est toujours important. En témoigne le film La Gagne des Gueux, diffusé aux Lobis lors de l’anniversaire, qui retrace le parcours de personnes ayant vécu dans la rue et participant à un carnaval. Un second film, actuellement en cours de réalisation par Julien Quentin, se concentre cette fois sur les personnes vivant toujours en situation de précarité. « Ce making-of, qui devait au départ simplement documenter la tournée du film, est en train de devenir un projet à part entière, où les participants racontent leur vie dans la rue », explique Mélanie Pasteur. À l’aube de sa quatrième année, le Carillon de Blois continue donc de tisser des liens et d’œuvrer pour une société plus solidaire, tout en faisant face à des défis croissants. « Nous voulons continuer à donner la parole aux gens et à proposer des actions qui mêlent social et culturel. C’est cela qui fait aussi la force du Carillon ».