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Une cité scolaire à Camille-Claudel : le pari éducatif pour le Blaisois

Le projet de création d’une cité scolaire au sein du lycée Camille-Claudel à Blois a été au centre des discussions ce mardi 12 novembre 2024 au Conseil départemental de Loir-et-Cher. Cette initiative – travaillée par le Département, la Région Centre-Val de Loire, la Ville de Blois et l’Éducation nationale – vise à répondre aux problématiques de mixité sociale, de baisse des effectifs et de réorganisation de la sectorisation scolaire dans le Blaisois.

Une initiative portée par des constats alarmants

Philippe Gouet, président du Conseil départemental de Loir-et-Cher, précise d’entrée deux paramètres essentiels : « D’une part, nous devons anticiper une baisse de 18 % des effectifs scolaires à l’horizon 2031, selon les chiffres de l’Observatoire démographique. D’autre part, le collège François-Rabelais affiche un indice de position sociale (IPS) de 64, le plus bas de la région Centre-Val de Loire et parmi les plus faibles en France. »

Ces deux constats imposent une réponse adaptée. Marc Gricourt, maire de Blois et premier vice-président de la Région, a rappelé : « Cela fait vingt ans que nous évoquons la problématique du manque de mixité sociale au collège Rabelais. Malgré les espoirs placés dans les programmes de rénovation urbaine, les résultats ne sont pas à la hauteur. Il était impératif de trouver une solution durable. »

Le projet de cité scolaire Camille-Claudel consiste à regrouper des collégiens et des lycéens sur un même site, tout en préservant des espaces distincts pour les élèves. Solène Berrivin, directrice académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) en Loir-et-Cher, a précisé : « Dès le départ, la mixité sociale a été l’entrée prioritaire de cette réflexion. Mais cette cité scolaire s’inscrit dans une révision globale de la sectorisation de tous les collèges du Blaisois, incluant publics et privés. »

Deux scénarios pour les infrastructures

Les services de la Région Centre-Val de Loire, propriétaire du site, ont proposé deux hypothèses pour accueillir les 350 à 400 collégiens attendus :

  • Surélévation du bâtiment existant : Cette option, bien que techniquement envisageable, a été jugée complexe et peu fiable.
  • Construction d’une extension : Un espace libre de 3 000 m² sur le site permettrait la création de nouveaux bâtiments dédiés aux collégiens.

L’extension semble être l’option la plus réaliste. Carole Canette, vice-présidente de la Région en charge des lycées, a souligné : « Ce projet permettra de mutualiser intelligemment les équipements, tout en assurant une séparation claire entre collégiens et lycéens. »

Solène Berrivin, Carole Canette, Philippe Gouet, Marc Gricourt, Claire Foucher-Maupetit
Solène Berrivin, Carole Canette, Philippe Gouet, Marc Gricourt, Claire Foucher-Maupetit

Une organisation pensée pour rassurer les familles

Pour répondre aux inquiétudes des parents, Philippe Gouet a assuré : « Les élèves de 6e auront leurs propres espaces, séparés des lycéens et des étudiants post-bac. Des flux différenciés seront organisés, avec des entrées distinctes et des horaires adaptés. »

Des groupes de travail associant collectivités, équipes éducatives et directions d’établissement réfléchiront également aux transports scolaires, aux espaces communs et à la restauration. « Nous avons l’habitude de concevoir des projets bâtimentaires en intégrant les futurs usagers dès le départ », a ajouté Carole Canette.

Le modèle de la cité scolaire Augustin-Thierry, également située à Blois, servira de référence. « Ce modèle fonctionne bien et bénéficie de la satisfaction des enseignants, des parents et des élèves », a affirmé Marc Gricourt.

La sectorisation : un enjeu clé pour la mixité sociale

La révision de la sectorisation est un élément central de ce projet. Marc Gricourt a expliqué : « La carte scolaire doit être repensée pour mieux équilibrer les effectifs et harmoniser les indices de position sociale. Cela implique un travail sur tous les collèges de Blois et de son agglomération, il y a un collège à Vineuil. »

Un point de vigilance particulier concerne le collège Michel-Bégon, également classé en éducation prioritaire. Solène Berrivin a averti : « Il est impératif que le collège Bégon ne devienne pas un nouveau Rabelais. »

Marc Gricourt souhaite que soient réglées au passage des aberrations historiques dans la carte scolaire. Par exemple, le quartier des Grouëts, dépend du collège Augustin-Thierry alors qu’ils sont géographiquement éloignés.

Un calendrier ambitieux mais réaliste

Après les études techniques et les procédures d’urbanisme, les travaux devraient débuter en 2026 pour une ouverture à la rentrée de septembre 2029. « Ce délai nous permettra de bien préparer la sectorisation et d’accompagner la transition », a précisé Claire Foucher-Maupetit. Le département continuera d’entretenir le collège François-Rabelais jusqu’à sa fermeture. « Nous veillerons à ce que les élèves et enseignants actuels disposent des meilleures conditions possibles dans les années à venir. »

Un projet soutenu par une volonté politique forte

Ce projet représente un investissement important, mais les élus défendent son caractère indispensable. Carole Canette a affirmé : « Miser sur l’éducation, c’est un pari sur l’avenir. Chaque euro investi dans nos jeunes est une fête. »

Un sentiment partagé par Marc Gricourt : « Dans le cadre de nos préparations budgétaires, je trouve que c’est un très beau message, au sens politique noble du terme, de miser sur l’éducation et sur l’avenir de l’offre éducative dans un territoire. Le département a fait le choix, au final, de ne pas supprimer un collège, ce qui aurait pu être le cas sans cette décision, et de s’engager dans un partenariat avec la région pour accompagner cette transformation. Je trouve que c’est un message fort. »

Philippe Gouet a conclu : « L’éducation reste une des préoccupations premières, c’est même passé devant le pouvoir d’achat, il faut pouvoir y répondre, ce projet est une façon de répondre à des attentes fortes et légitimes de nos concitoyens. »

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