Degruelle : « La ville de demain est une ville où la nature va être très présente »

Dans le but de préserver et de valoriser les ressources en eau, plusieurs foyers du Blaisois ont décidé de s’impliquer activement. Cette initiative, mise en place en mars dernier par Agglopolys, a permis de recruter 25 foyers pour participer à l’expérimentation, sur les 165 qui s’étaient manifestés. Les participants sélectionnés sont des particuliers propriétaires d’une maison individuelle avec jardin, qu’ils habitent en zone rurale ou urbaine. Leur engagement consiste à déconnecter leurs gouttières du réseau d’assainissement afin de récupérer l’eau de pluie et de la laisser s’infiltrer naturellement dans le sol. Suite aux annonces du Plan Canicule (lire ici), la question de la fraicheur dans les villes compte tenu des enjeux de sobriété énergétique et de la rareté de l’eau se pose. Pour Christophe Degruelle, président de l’Agglomération de Blois (Agglopolys), « l’eau devient un enjeu majeur. »

« On n’imaginait pas du tout dans nos régions, un jour, d’avoir à se poser la question de la ressource. Il y a deux problématiques. Le grand cycle de l’eau, préserver la ressource, et puis ce qu’on appelle le petit cycle de l’eau, avec les politiques en faveur de la production-distribution d’eau potable, et puis la question de l’assainissement. Dans ce cadre là nous avons lancé une opération-pilote qui est de la déconnexion des eaux pluviales. En clair nous avons proposé à un échantillon d’habitants de l’agglomération de déconnecter leur gouttière pour alimenter une réserve qui leur permettra d’arroser leur jardin. Surtout, derrière cette opération il y a la volonté de faire prendre conscience à tous les habitants que la préservation de la ressource en eau est un enjeu fondamental, a expliqué Christophe Degruelle sur France Bleu. Donc, cette opération est menée avec les services de l’agglomération. Les familles sont accompagnées. Et en ne chargeant pas les stations d’épuration on permet un meilleur nettoyage de l’eau en quelque sorte. On dépense moins d’argent public à faire fonctionner des stations d’épuration. Cette opération de déconnexion des eaux pluviales, elle est fondamentale. Et puis l’insertion à la à la parcelle, c’est aussi une manière de favoriser la biodiversité parce que l’eau s’écoule, et on préserve les sols. On envoie les mêmes messages à tous les aménageurs. L’enjeu est le même dans les cours d’école. Un promoteur quand il va faire un programme d’immeubles, il faut aussi favoriser l’intégration de l’eau à la parcelle. On peut travailler à la question de la renaturation en ville. »

Le président de l’Agglomération de Blois a donné sa vision au micro de Wendy Bouchard : « Surtout l’important c’est de se projeter. Notre responsabilité à nous élus c’est d’être en quelque sorte des chefs d’orchestre et mobiliser les compétences des ingénieurs, des architectes, des urbanistes, des paysagistes, pour inventer la ville de demain, et effectivement la ville de demain est une ville où la nature va être très présente. En même temps il faut respecter les cycles de la nature. Cette transformation de la ville ne se fait pas un an, en deux ans, elle s’inscrit dans la durée. C’est très important de convaincre les habitants de cette acceptabilité d’une nouvelle ville.« 

En conclusion, les paroles de Christophe Degruelle, président de l’Agglomération de Blois, expriment une vision ambitieuse et responsable de l’avenir de la ville. Il souligne également que cette transformation ne peut se réaliser en un court laps de temps, mais nécessite un engagement à long terme. Il reconnaît aussi l’importance de convaincre les habitants de l’acceptabilité de cette nouvelle vision urbaine. Cela implique une communication et une sensibilisation constantes pour assurer une compréhension et une adhésion communautaire à cette évolution.