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Lola Discors : « On ne peut pas continuer ainsi, on doit rester humains »

Ce samedi matin s’est déroulée la première session de la convention citoyenne blésoise au sujet de la question des migrations. Un sujet qui peut se mêler à celui des sans abris comme on le constate depuis quelques mois. Un phénomène qui coïncide avec la naissance du collectif Pas d’enfant à la rue Blois. Nous avons pu nous entretenir avec Lola Discors, membre du collectif à l’origine de cette convention.

« Le collectif ‘Pas d’Enfant à la Rue’ est un collectif et non une association, précise Lola Discors au micro de Denis-Yves Lesault pour Blois Capitale. Nous n’avons pas de statut qui nous permet, par exemple, de recevoir des dons directement ou d’avoir une entité juridique. Ce collectif a été créé à la mi-octobre, sur l’initiative de citoyens engagés, notamment du corps professoral. Nous avons des professeurs, des parents d’élèves qui se sont rendus compte, dès la fin de l’été 2023, que de nombreux enfants scolarisés n’avaient pas de logement. On se retrouve donc avec des familles dans des situations de précarité économique, morale et citoyenne extrêmement intenses. Et derrière, avec l’absence de solutions fournies par la préfecture ou le Conseil départemental, dont c’est la responsabilité. On parle d’un droit inconditionnel au logement, donc c’est à l’État d’y répondre. La France a notamment signé, il y a 30 ans, le traité international qui protège les droits de l’enfant, on parle de la Convention internationale des droits de l’enfant. C’est pour cela que le collectif agit au quotidien depuis de nombreux mois, en partenariat aussi avec le soutien des collectivités territoriales. Là, je pense évidemment à la mairie de Blois, à la région et à l’agglomération, qui nous apporte son soutien depuis quelque temps. »

Le collectif se positionne en réaction à cette carence institutionnelle. « Nous accueillons et accompagnons ces personnes qui sont dans des situations extrêmement déplorables. On ne peut pas continuer comme ça, on doit rester humains« , poursuit Lola Discors. Cette situation alarmante a été le point de départ d’une action collective plus large. « Rappelons que nous étions 600 devant la préfecture à nous indigner face à la situation d’une trentaine d’enfants qui dormaient dans la rue à Blois sur notre territoire. Donc oui, on a besoin de continuer d’échanger sur ce sujet. Des solutions pérennes ne sont toujours pas trouvées. Évidemment, le plan grand froid a été déployé à l’échelle nationale. Actuellement, on a 80 personnes qui sont hébergées, enfin, hébergées… appelons ça comme on veut, dans un gymnase à Blois, mais ce n’est que jusqu’en mars. Ça ne règle absolument pas les problèmes de fond que nous avons sur l’ensemble de la France, et pas non plus ici. Donc, nous appelons à avoir des solutions pérennes. Nous appelons les acteurs, les associations, les politiques à nous aider, à nous soutenir. C’est à l’État de répondre à cette urgence. »


Samedi 27 janvier 2024, à 10h30, au théâtre Nicolas-Peskine, se tiendra l’acte II de la convention citoyenne sur le sujet des migrations. Et Mickaël Martel interviendra au nom du collectif Pas d’Enfants à la Rue. Ce dimanche 21 janvier, une marche partira à 11h depuis la Préfecture vers la place de la Résistance, afin de continuer à s’opposer à la loi immigration.

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