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Philippe Gouet et le grand chantier des freins au recrutement

Le Loir-et-Cher fait face à une situation paradoxale, comme d’autres départements. Alors que les projets d’embauche sont nombreux, beaucoup d’entreprises et de collectivités locales éprouvent des difficultés à recruter et à retenir leurs talents. Cette réalité économique préoccupante a été au cœur d’une table-ronde organisée par Be LC Agence d’attractivité de Loir & Cher, en partenariat avec l’Observatoire de l’Economie et des Territoires. Philippe Gouet, président du conseil départemental, et président de Be LC Agence d’attractivité de Loir & Cher, a souligné l’importance de l’action collective en ces termes : « Il est indispensable de prendre ce virage ensemble dès maintenant, pour rester dans la course à l’attractivité et permettre à nos entreprises, associations et collectivités de recruter. »

Le constat est sans appel : des freins au recrutement ont été identifiés, notamment une inadéquation entre les attentes des employeurs et des candidats, une discordance entre l’offre et la demande d’emploi, des difficultés locales de mobilité et d’accès au logement, ainsi qu’une diminution du nombre d’actifs due aux départs massifs à la retraite.

Une situation démographique inquiétante a également été mise en lumière lors de la table-ronde. « Nous faisons face à un problème démographique dans notre département. Entre 2019 et 2023, nous avons enregistré une perte de 2.900 habitants, et la population vieillit rapidement, avec 33 % des habitants âgés de plus de 60 ans en 2023, ce chiffre risquant d’augmenter en 2030. Si la tendance démographique actuelle se maintient, nous pourrions passer de nos actuels 323.000 habitants à seulement 319.000 habitants en 2030. Cela nécessite donc que nous trouvions des solutions », a expliqué Philippe Gouet.

Le taux de chômage particulièrement bas dans le département, soit 5,8 % en 2023, constitue un succès, mais également un défi supplémentaire. « C’est très bien, mais cela signifie aussi qu’il y a actuellement 9.000 offres d’emploi non pourvues dans notre département, ce qui est considérable », a précisé Philippe Gouet. De plus, les chiffres du RSA montrent une tendance à la hausse préoccupante avec 7.200 bénéficiaires en 2023, contre 6.500 en 2019, dont un tiers semble avoir des obstacles majeurs pour retourner au travail. « Cette tendance à la hausse persistante est préoccupante, d’autant plus que parmi les bénéficiaires du RSA, environ un tiers ne semble pas en mesure de retourner au travail en raison de problèmes d’addiction ou de problèmes psychologiques. Ce tiers-là devrait être basculé sur l’assurance-maladie plutôt que de rester dans les chiffres du RSA. »

Face à cette réalité, les acteurs locaux se mobilisent pour trouver des solutions. Les leviers clés identifiés sont multiples : renforcer les dispositifs de formation trans-sectoriels, améliorer l’attractivité des postes et des entreprises, et travailler sur l’attractivité globale du territoire dans une perspective pluridisciplinaire.

La table-ronde qui s’est tenue à l’auditorium du Crédit Agricole Val de France a réuni 250 élus, recruteurs et décideurs, qui ont partagé leur point de vue sur ces questions cruciales. Comme l’a souligné Philippe Gouet : « Les entreprises doivent séduire, repenser leur attractivité pour attirer les employés, en améliorant l’environnement de travail, les conditions de travail, la formation et les possibilités d’évolution de carrière, tout en envisageant d’augmenter les salaires. Les collectivités territoriales ont également un rôle à jouer, notamment en trouvant des solutions pour les zones rurales et les problèmes de mobilité. Nous y travaillons. Le logement aussi. Il est essentiel de repenser la manière dont nous attirons. »

Enfin, la question de la valeur travail a été abordée : « On ne va pas se leurrer, il y a aussi un problème sociétal important autour de la valeur travail qui n’est plus la même. Nous observons que 20% des jeunes, entre 18 et 25 ans, ne poursuivent pas d’études, ne travaillent pas, restant chez leurs parents. C’est un problème, il faudra qu’il intéresse les parents et notre société. »

En conclusion, comme d’autres le Loir-et-Cher est confronté à des défis majeurs en matière de recrutement et d’attractivité. La mobilisation des acteurs locaux s’impose comme une nécessité pour garantir un avenir prospère au département et à ses habitants. Les données sont connues. Place au travail.

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