Zoom sur un soin rituel ancestral dédié aux étapes de vie des femmes
Oaxaca, Michoacán, Puebla, Tlaxcala, État de Mexico, Guerrero… ces régions du Mexique fleurent bon les rebozos. Mais qu’est ce qu’un rebozo ? Le rebozo est un châle ou un foulard traditionnel mexicain, riche en histoire et en culture. Utilisé à la fois comme vêtement, accessoire et outil, il est profondément ancré dans la vie quotidienne et les rituels des femmes mexicaines. Et c’est cette dernière dimension qui va nous intéresser car Alexia Fournier et Emeline Petit prodiguent en duo ce soin rituel. Ce qui est unique à Blois et même dans le Loir-et-Cher sous cette forme.
Les deux femmes nous ont expliqué la magie de ce soin rituel : « À la base, le Rebozo est un foulard transmis de génération en génération, de mère en fille. C’est un châle qui peut servir à se couvrir, à porter les bébés pendant leur premier mois de vie, et à bander le bassin pour soulager les douleurs menstruelles ou musculaires. C’est une tradition ancestrale au Mexique. Le rituel lui accompagne différents passages de la vie des femmes, pas seulement celles qui viennent d’accoucher. En Occident, il a été découvert principalement dans ce contexte, avec un usage plus large. Le rituel, qui dure trois heures, est très puissant et chargé de symbolique. » Il est destiné aux femmes traversant un passage important, tel que la ménarche (première règles), un accouchement, un deuil, une rupture, un déménagement ou un mariage, la ménopause, le départ à la retraite… « Absolument, c’est un rituel de fermeture d’une porte et d’ouverture d’une nouvelle, symbolisant un passage. Il peut débuter dès la première menstruation d’une jeune fille et se poursuivre tout au long de la vie d’une femme », confirment-elles. Mais « une femme n’est pas obligée de vivre un changement majeur pour bénéficier du Rebozo ; il peut aussi servir à marquer un moment agréable. L’idée est de marquer un passage, de fermer un chapitre de sa vie et d’en ouvrir un nouveau. »
Le soin rituel Rebozo
Les deux praticiennes accompagnent ce passage, créant un espace spécial pour le rituel, même si cela se déroule chez la personne. L’objectif est de rendre l’expérience magique et unique, différenciant le Rebozo d’un simple soin esthétique ou massage. Le soin complet dure donc trois heures, comprenant un massage réalisé simultanément par les deux masseuses (à quatre mains), une session de thermothérapie utilisant de la vapeur, et un serrage ciblant sept points essentiels du corps. « Au préalable nous avons une conversation approfondie avec la cliente, cette discussion nous permet de mieux la comprendre, d’explorer ses intentions et de convenir ensemble des éléments et de l’agencement de l’espace requis pour créer son environnement personnalisé et réconfortant », précise Emeline Petit. « En fait, quand elle prend rendez-vous, on a un questionnaire assez long, un entretien qui dure 20 à 30 minutes. On pose plein de questions sur les allergies, ce qu’elle souhaite pour la montée en chaleur, si il y a une raison particulière, et si elle a une intention. Et on explique tout. On échange beaucoup pour se connaître mutuellement. C’est important. »
« Nous arrivons environ une demi-heure à trois quarts d’heure avant pour préparer la pièce et la montée en chaleur, qui peut se faire dans une pièce différente. Par exemple, on prépare la baignoire. C’est beaucoup de décoration, avec des éléments au sol et des décorations chaudes et naturelles, qui parlent aussi à la femme. On adapte en fait selon la saison : on va dans la forêt ou dans le jardin cueillir ce qu’on a besoin », expliquent Emeline et Alexia. « On commence en proposant un tirage de cartes, on lui propose d’allumer une bougie qui va commencer le soin et qu’elle soufflera à la fin. Ça marque le début du rituel. On lui demande souvent de faire une petite méditation ou d’écouter une chanson. »
« Ensuite, elle va s’installer, on lui demande de garder juste son sous-vêtement. On la recouvre, l’enveloppant complètement, puis on commence le massage à quatre mains. On découvre d’abord les pieds, puis on monte progressivement. Le massage dure environ trois quarts d’heure à une heure. À un moment donné, elle se retourne, passant du dos au ventre », détaillent-elles. « Nous avons appris la communication douce et rassurante. Au lieu de parler, nous utilisons parfois un instrument de musique pour annoncer les différentes étapes du soin. Nous prévenons la femme au début de l’accueil des différentes étapes, notamment le moment où elle passera à la montée en chaleur. »
« Après, elle va commencer la montée en chaleur, choisissant entre le bain, le soin Yoni ou le hammam. Le bain est à 40°, bien chaud. On y ajoute des ingrédients selon ses préférences, d’où l’importance du questionnaire. Ça peut être du sel, du lait, etc. Ce moment dure environ 20 à 30 minutes. Il est important de souligner que nous respectons son choix quant au sous-vêtement. L’essentiel est qu’elle se sente libre et à l’aise. »
« Pour le hammam, on peut mettre des huiles essentielles, mais généralement, c’est juste de la vapeur. Pendant ce temps, on s’occupe d’elle, soit en passant de la musique, soit en la laissant tranquille.«
« Une fois fini, elle se réinstalle sur le lit de massage, et on la recouvre à nouveau. Elle est encore chaude de la montée en chaleur. On commence alors le serrage avec les différents rebozos. Après environ une demi-heure, on la laisse décider quand ouvrir ses yeux, et quand ôter les rebozos. C’est un moment symbolique et métaphorique, une renaissance, comme une sortie de chrysalide. C’est un moment profondément marquant », nous explique Emeline Petit.
Ce soin rituel inspiré de traditions mexicaines est-il compris par toutes ? « Nous avons constaté qu’il est bien compris par la plupart, même par celles qui sont très terre à terre. Même si elles ne se laissent pas emporter comme les autres, elles en retirent un bienfait. Par exemple, une femme qui n’était pas très réceptive à l’idée de fermer une porte et d’en ouvrir une autre a tout de même exprimé sa gratitude, soulignant le bien-être ressenti », nous expliquent les praticiennes. « Il y a peu de conversation durant le rituel, qui se déroule très naturellement. Il y a un sentiment de sororité qui se dégage, faisant partie intégrante de notre métier. Chaque femme vit une expérience unique, et même pour nous, chaque séance est différente. Il y a des moments de connexion, de visualisation, etc. mais jamais les mêmes. »
>> Pour plus d’information : Le site, et le prix: entre 250 et 300€ à domicile, hors frais de déplacement (si plus de 20km de Blois). Possibilité en cabinet.