Tentative de féminicide à Blois : le conseil de discipline ne s’est pas mis d’accord
C’était le 13 décembre 2022, Chloé (24 ans) était victime d’une tentative de féminicide à Blois. Ce jour là, traînée à l’intérieur de son immeuble, rue Croix-Boissée, dans le quartier de la Vienne, violemment frappée à la tête, la jeune femme subissait un « traumatisme craniofacial grave, avec d’importantes lésions hémorragiques cérébrales », comme l’avait écrit le service médico-légal en charge du dossier de Chloé.
Consciente du danger, la jeune femme de 24 ans s’était pourtant présentée au commissariat de Blois quelques heures avant la tentative de féminicide. En effet, suite à sa décision de rompre, Chloé avait été violentée, menacée, harcelée. Mais le fonctionnaire, gradé, quinquagénaire, en poste, n’avait pas souhaité prendre la plainte, l’invitant à revenir le lendemain. La Blésoise avait pourtant été incitée à porter plainte par la police municipale de Blois, qui s’était déplacée dans l’après-midi pour une altercation entre l’homme et la femme.
Le manquement de la police nationale avéré, les regards se sont rapidement tournés vers le fonctionnaire responsable de la non prise de plainte quelques heures avant le féminicide. Or, il se trouve qu’il était déjà suspendu à titre conservatoire pour avoir refusé de se déplacer à la suite d’un appel au 17 dans un contexte de rixe.
Le conseil de discipline ne s’est pas mis d’accord sur une sanction
C’était aujourd’hui au conseil de discipline de la police nationale de Blois de décider de la sanction, pouvant aller du simple avertissement à la révocation. Car, l’enquête administrative de l’IGPN a jugé qu’il ne pouvait pas y avoir de suites judiciaires à l’encontre du gardien de la paix. C’est donc en interne que l’affaire va être réglée.
Après avoir été suspendu de ses fonctions, le policier âgé de 54 ans a exprimé ses regrets devant l’IGPN et admis avoir mal interprété la situation, tout en expliquant qu’il occupait plusieurs postes simultanément ce jour-là. Toutefois, il avait déjà été averti par ses supérieurs il y a quelques mois en raison de négligences professionnelles.
Quoi qu’il en soit, le policier était est convoqué ce jeudi après-midi pour « absence de prise en compte du statut de victime ». Mais, le conseil de discipline de la police nationale de Blois n’a pas pu décider d’une sanction, rapporte France Inter. Le ministère de l’Intérieur devra maintenant prendre une décision, comme c’est habituellement le cas. Le policier reste suspendu de manière préventive, conformément à la demande du directeur général de la police nationale, Frédéric Veaux, suite à une enquête administrative menée par l’IGPN.