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Un hommage national pour Robert Badinter, éclairé qui s’est éteint

Robert Badinter, célèbre pour son combat contre la peine de mort et pour avoir occupé le poste de Garde des Sceaux, est décédé à l’âge de 95 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi. Son parcours a été marqué par des réformes significatives en justice et par son engagement inébranlable pour les droits de l’homme, jusqu’à la fin de sa vie​​.

Issu d’une famille juive d’origine russe, Robert Badinter a vécu l’Occupation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Son père fut arrêté et assassiné à Sobibor. Après la guerre, Badinter poursuit des études de droit et devient avocat en 1951. Durant sa carrière d’avocat, il se fait connaître par sa défense des droits de l’homme et son opposition à la peine de mort. L’affaire Roger Bontems (1972), condamné à mort malgré l’absence de preuve de meurtre, le marque profondément et renforce son engagement contre la peine capitale. L’affaire Patrick Henry avec le meurtre d’un enfant, Philippe Bertrand, en 1976, est un autre tournant dans la carrière de Badinter. Particulièrement médiatisé ce cas a suscité un vif débat sur la peine de mort en France. Sa défense a contribué à sauver Henry de la guillotine, marquant un virage important dans le mouvement vers l’abolition de la peine de mort en France.

Proche de François Mitterrand, Badinter entre en politique. Nommé Garde des Sceaux en 1981, il joue un rôle déterminant dans l’abolition de la peine de mort en France, avec l’adoption de la loi le 9 octobre 1981. En tant que ministre de la Justice, Badinter a initié d’importantes réformes visant à humaniser le système carcéral et judiciaire en France.

De 1986 à 1995, il préside le Conseil constitutionnel, où il continue à influencer la jurisprudence, notamment sur les questions de libertés individuelles. Après sa carrière politique, Robert Badinter reste actif sur la scène internationale, notamment en défendant les droits de l’homme et en promouvant l’abolition universelle de la peine de mort. L’homme a écrit plusieurs ouvrages sur le thème, dont « L’Exécution », qui détaille son combat contre la peine de mort, et « Libres et égaux… », un plaidoyer pour l’égalité et les droits de l’homme. Sa vie et son œuvre laissent un héritage durable dans le domaine des droits de l’homme et de la justice, faisant de lui une figure respectée et influente bien au-delà des frontières.

Robert Badinter est célèbre pour plusieurs phrases marquantes, notamment lors de son plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort : « La peine de mort est moralement inacceptable » et « Parce qu’aucun homme n’est totalement responsable, parce qu’aucune justice ne peut être absolument infaillible ». Ces phrases reflètent ses convictions profondes sur la justice, l’humanité et l’erreur judiciaire. « J’ai accompagné à la guillotine un homme qui n’avait jamais de sa vie versé le sang. C’est alors que je me suis juré de combattre toute ma vie la peine de mort. »

Parmi ses citations les plus emblématiques, on trouve aussi « Utiliser contre les terroristes la peine de mort, c’est, pour une démocratie, faire sienne les valeurs de ces derniers. » Cette citation soulignant les principes fondamentaux d’une société démocratique​​. Intellectuel engagé, Robert Badinter était reconnu pour sa conscience morale et son inlassable combat pour la justice, guidé par des principes élevés tels que ceux énoncés dans la prescription biblique : « La justice tu chercheras ardemment ». Son œuvre et son action laissent une empreinte durable dans la mémoire de ceux qui l’ont côtoyé.

Le Président de la République Emmanuel Macron le décrit comme une « figure du siècle » et une « conscience républicaine », le Premier ministre Gabriel Attal salue un homme de droit et de valeurs à qui nous devons beaucoup, quand Eric Dupond-Moretti confie son admiration pour l’avocat immense et le garde des Sceaux visionnaire : « Profondément épris de justice, artisan de l’abolition, homme de droit et de passion, il laisse un vide à la hauteur de son héritage: incommensurable. » Jack Lang a enfin trouvé la formule idoine à son sujet : « Robert Badinter est un autre mot pour écrire le nom liberté. »

Un hommage national sera rendu à Robert Badinter mercredi.

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