Vélo : certains territoires doivent-ils devenir des modèles ?
Avec le Tour de France qui vient tout juste de débuter, on devine qu’il sera beaucoup question de petite reine en ces prochains jours. Loin de l’aspect compétition, le gouvernement a choisi de mettre l’accent sur un autre aspect de la bicyclette, celle de la mobilité quotidienne. Il a en effet présenté le 5 mai dernier un Plan vélo destiné à « développer une culture du vélo dans tous ses aspects », selon les mots mêmes du ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
Cependant, bien que la pratique du vélo ait progressé de 8% en 2022 par rapport à l’année précédente, selon l’association Vélo & Territoires, son usage reste fortement cantonné aux loisirs et aux grandes villes, avec seulement 3% des déplacements en 2019. Et les zones rurales, où près de 33% des Français résident selon l’Insee, sont encore largement exclues de cette dynamique. D’autant plus que les transports individuels y sont perçus comme vecteurs de liberté.
Pour inverser la tendance, le gouvernement a prévu un investissement de 2 milliards d’euros sur quatre ans, principalement destiné à l’aménagement de nouvelles pistes cyclables. Une initiative saluée par les associations, mais qui semble insuffisante face à l’ampleur du défi. Ainsi, selon Vélo & Territoires, il faudrait au minimum dépenser 30€ par an et habitant contre 19€ actuellement. Et puis la solution ne sera pas toujours la création d’une piste à double sens sécurisée…
Le Plan vélo doit surmonter de nombreux obstacles, parmi lesquels la complexité de l’aménagement du territoire et la nécessité d’une bonne formation des élus. Dans cette perspective, le gouvernement pourra s’appuyer sur l’expertise du CEREMA (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), qui a publié un guide pour « rendre sa voirie cyclable ».
La France est logiquement loin d’être sur le point de devenir une nouvelle Hollande, qui a 40 ans de politique pro-vélo derrière elle. Néanmoins, il est tout à fait possible d’imaginer que certains territoires puissent devenir des modèles pour les autres, et que la petite reine puisse peu à peu trouver sa place dans les paysages ruraux français.