Lydie Massard : « Être une femme en politique implique également de s’imposer »
Présente à Blois dans le cadre d’une réunion publique de la liste Europe Territoires Ecologie » (ÉTÉ), une coalition large de centre-gauche, la Bretonne Lydie Massard (n°2/UDB*) représente Régions et Peuples Solidaires, une fédération de partis régionalistes. Avant de prendre son envol en politique, Lydie Massard a travaillé comme cuisinière au lycée du Blavet à Pontivy, dans le Morbihan. Sa carrière politique a pris un tournant significatif en septembre 2023 lorsqu’elle a succédé à Yannick Jadot, élu sénateur de Paris, devenant ainsi députée européenne, au sein du groupe Verts/ALE.
Pour les élections prévues le 9 juin, Régions et Peuples Solidaires a formé une liste commune avec plusieurs autres partis dont Volt, le Parti radical de gauche (PRG), s’appuyant sur des valeurs de diversité et de démocratie participative.
« Notre combat est de prendre notre destin en main, car nous, les habitants des régions, ne sommes pas privilégiés en France par l’État qui concentre ses efforts et ses politiques dans les métropoles, explique Lydie Massard. Nous voulons une politique qui émane de la base, avec une reconnaissance de nos droits culturels, de notre langue, et de notre droit de vivre nos spécificités. Je tiens à préciser que nous ne sommes pas indépendantistes. Tout cela se fait dans le cadre de la République. Je suis française et républicaine, sans aucun problème avec cela. »
Mais la réunion publique à Blois était consacrée aux droits des femmes en Europe. « Dans ma vie professionnelle, je suis cuisinière, un métier plutôt masculin. J’ai également choisi un sport masculin, la lutte, et cela fait 10 ans que j’ai débuté un parcours politique dans un milieu également masculin. Si je devais donner un mot pour décrire la présence des femmes dans ces milieux, je dirais ‘plus’ : il faut être plus compétente, travailler plus, être plus fine et plus stratégique pour obtenir une reconnaissance égale, voire inférieure, à celle des hommes, observe Lydie Massard au sujet de son expérience. Être une femme en politique implique également de s’imposer, ce qui n’est pas toujours facile. Par exemple, en réunion, on nous conditionne souvent à faire des interventions courtes et à attendre notre tour, qui ne vient parfois jamais. Il faut alors savoir prendre la parole et s’affirmer, même si cela signifie interrompre un échange en cours pour signaler qu’on attend depuis trop longtemps. Même si des avancées ont été faites, il reste encore beaucoup à faire pour assurer une égalité et une reconnaissance pleine et entière des femmes en politique. »
*L’Union démocratique bretonne (UDB), partie de la fédération Régions et Peuples Solidaires créée en 1994, est un parti régionaliste qui promeut l’autonomie pour la Bretagne, tout en s’opposant à toute forme de violence et en prônant la diversité culturelle. L’UDB lutte contre le centralisme, tant parisien qu’européen, et œuvre pour le développement de la démocratie locale.