Malik Benakcha : « S’ils ne dénoncent pas aujourd’hui, ils seront complices demain »
Ce jeudi 13 juin, le paysage politique français continue de se transformer à une vitesse vertigineuse à l’approche des législatives anticipées synonymes de « clarification » selon le président de la République. Chaque journée est marquée par une série de rebondissements, mettant en lumière les tensions internes et les stratégies des différents partis.
Exclusion de Ciotti et réaction immédiate
Quelques minutes après l’annonce d’Eric Ciotti, président des Républicains (LR), concernant sa saisine de la justice pour contester son exclusion, les dirigeants de LR ont convoqué un nouveau bureau politique pour « valider l’exclusion de Ciotti ». En dépit de son exclusion, Eric Ciotti s’est rendu au siège du parti, situé à proximité de l’Assemblée nationale, à Paris. Accompagné d’une nuée de journalistes, il a déclaré calmement : « Je suis président du parti, je vais à mon bureau, c’est tout ». Il a dénoncé ce qu’il qualifie de « coup de force » par ses opposants internes et annoncé avoir saisi le tribunal judiciaire de Paris pour contester cette décision.
Selon France Info, Eric Ciotti prévoit de rencontrer Marine Le Pen et Jordan Bardella dans le cadre de la campagne des législatives. Un déjeuner avec le président du RN est également prévu ce jeudi, une information confirmée par le journaliste Guillaume Daret sur X.
François-Xavier Bellamy et le RN
Interrogé par Europe 1, François-Xavier Bellamy, ex-tête de liste des Républicains aux européennes, a affirmé qu’il voterait « bien sûr » pour le candidat du Rassemblement National (RN) en cas de duel avec un candidat de gauche au second tour des législatives. Il a justifié son choix en dénonçant une « alliance infâme » entre les partis de gauche et en appelant à faire « barrage » à La France insoumise (LFI).
Dans le Loir-et-Cher comme au niveau national
Dans le Loir-et-Cher, Alexandre Avril, président départemental des LR, n’a jamais caché ses affinités idéologiques avec le RN et sa proximité avec Roger Chudeau. Le maire de Salbris s’est dit partisan de l’alliance des droites ce matin sur CNews. Avec une conséquence sur ces législatives anticipées : Virginie Verneret (LR) sera suppléante du sortant RN Roger Chudeau sur la 2ᵉ circonscription (Sologne), tandis qu’en retour il n’y aura pas de candidat RN à Blois (ou Pierre-Gilles Parra représentera LR). Pas de candidat LR à Vendôme non plus où Virginia de Oliveira (RN) affrontera le sortant Christophe Marion (Renaissance). L’accord Chudeau-Avril a été critiqué par plusieurs figures locales de droite, notamment Philippe Gouet, Malik Benkacha, ou Patrice Martin-Lalande.
Présent ce jeudi matin au rassemblement en soutien de l’usine Poulain, Malik Benakcha a estimé que le moment pouvait être utile. « Nous sommes dans une période de clarification, juge t-il. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, de nombreuses personnes ont pris position. J’ai vu hier Yves Lecuir démissionner du comité départemental. Des gens ont clairement assumé leur opposition au Front National. D’autres ont choisi de soutenir l’alliance. Aujourd’hui, nous attendons les dernières prises de position, qui sont désormais urgentes à prendre. S’ils ne dénoncent pas aujourd’hui, ils seront complices demain.«
A ses yeux, Alexandre Avril n’a plus de légitimité puisque Eric Ciotti saute. « Nous allons entrer dans un débat sur la légitimité contre ceux qui préfèrent parler de légalité, explique Malik Benakcha. Le sujet principal est celui des valeurs. Quand on a des valeurs, on n’a pas besoin d’attendre pour les défendre. Oui, nous allons être confrontés à une élection législative difficile au niveau national et local. Mais le vrai sujet est la clarification des positions de chacun pour le long terme. Je ne sais pas ce que l’avenir réserve à mon parti, mais aujourd’hui, je suis heureux de me dire que d’un côté, nous n’aurons plus de situations hypocrites ou douteuses. Chacun pourra clarifier ses positions et nous pourrons reconstruire une droite républicaine. »
Le dépôt des candidatures se termine dimanche. Et à ce stade, il y aura un seul candidat LR dans le département : Pierre-Gilles Parra, dans la 1ere circonscription. Soutenu par le RN ? Le mystère demeure.