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[Municipales] Blois en Commun affiche sa méthode, ses valeurs et les premières lignes de son projet

Mercredi soir, dans une salle attentive et très largement remplie, le collectif citoyen Blois en Commun a tenu l’une de ses premières grandes réunions publiques de campagne. Une soirée dense à l’ALCV, structurée autour de prises de parole, de présentations de mesures et d’un long temps d’échanges avec le public, qui a permis au collectif d’exposer sa méthode, ses choix politiques et les grandes lignes d’un projet municipal en cours de finalisation pour Blois.

D’emblée, le ton est donné : Blois en Commun revendique une démarche collective, participative et assumée comme autonome. Le collectif part du principe que tous les citoyens ont quelque chose à dire. « Tous les engagements comptent autant », souligne Nicolas Orgelet, tête de liste.

Une liste citoyenne née d’un travail collectif

Ce collectif n’est pas né dans l’urgence électorale. Pendant plus d’un an, ses membres ont travaillé à l’élaboration d’un socle de valeurs et d’un programme. « Pour avoir un programme progressiste et enthousiasmant, il faut aussi savoir se renouveler et se réinventer », explique Nicolas Orgelet, désigné tête de liste à l’issue d’un processus interne singulier. Claire Mollière revient en détail sur cette méthode, rare en politique locale : « Nous avons utilisé une élection sans candidat. Personne ne s’est déclaré. On a commencé par définir le profil idéal du ou de la future maire, puis chacun a proposé un nom. » Le vote s’est fait à bulletin ouvert, avec argumentation collective. « Ce processus a permis de faire émerger Nicolas, très largement, comme tête de liste. »

Pour le collectif, cette méthode n’est pas anecdotique. Elle préfigure une manière de gouverner. « C’est la façon dont on veut gérer la ville demain : de manière participative, avec une vraie recherche de consensus, au-delà du clivage pour ou contre, dans une démarche de co-construction. »

Nicolas Orgelet : parcours et vision politique

Après 20 ans de vie blésoise, Nicolas Orgelet revendique un ancrage local nourri par des engagements multiples. Son engagement politique, dit-il avec émotion, est né avec la parentalité. « Quand j’ai eu des enfants, j’ai pris conscience des défis écologiques et des inégalités. Je n’avais pas envie d’être dans la complainte, mais dans l’action. » Vice-président d’Agglopolys lors du mandat sortant, il assume ce bilan comme collectif : « Ce bilan, c’est aussi le nôtre. » Ici, sa ligne est claire : « Je ne veux pas imposer ni surplomber. Je veux faciliter les initiatives, les coopérations. Construire de la joie, de l’espoir, l’envie de changer le monde. »

Une deuxième de liste issue de la société civile

Désignée en deuxième position, Claire Mollière incarne cette ouverture revendiquée. « Je n’ai pas de mandat politique, je ne suis pas encartée. C’est mon premier engagement politique. » Âgée de 33 ans, consultante en communication, elle travaille avec des acteurs de la transition environnementale, des transports et de la santé. « Blois n’est pas la ville où je suis née, c’est la ville que j’ai choisie. Pour son potentiel immense, son patrimoine, sa dimension humaine, la Loire, la sympathie de ses habitants et de ses commerçants. » Son engagement s’inscrit dans une logique collective : « Ce que nous proposons, c’est bien plus qu’une liste. C’est une autre façon de faire de la politique, pour prendre soin de Blois ensemble. »

Démocratie participative : redonner la parole au niveau local

Première mesure détaillée au cours de la soirée, le renforcement de la démocratie participative est présenté par Amandine, productrice de films documentaires et membre fondatrice du collectif. Elle insiste sur les limites du fonctionnement institutionnel actuel, qui concentre trop souvent la décision dans un moment électoral ponctuel. Le collectif défend l’idée qu’il est nécessaire de consulter régulièrement les personnes concernées par les décisions qui les impactent.

Blois en Commun
Nicolas Orgelet et Claire Mollière

Concrètement, Blois en Commun propose la mise en place de conventions citoyennes, de référendums décisionnels et d’ateliers collaboratifs dans les quartiers. Une première convention citoyenne pourrait porter sur la tranquillité publique. Pour le collectif, ces dispositifs doivent être accompagnés de moyens financiers : « Sans argent, on parle beaucoup, mais on fait peu. »

Eau : une tarification sociale et progressive

Autre mesure structurante présentée lors de la réunion : la tarification sociale et progressive de l’eau. Matthieu Marquaille, ancien salarié d’Eau de Paris, pose un constat partagé : « L’eau n’est pas illimitée. » Sa rareté croissante, la dégradation de sa qualité et le coût de son traitement justifient, selon le collectif, une approche plus juste et plus responsable.

Le dispositif proposé distingue plusieurs niveaux d’usage : un volume vital accessible à très faible coût, un usage courant correspondant aux besoins d’un foyer, et un usage de confort, davantage contributif. L’objectif est double : garantir un accès universel à l’eau potable et inciter à une réduction des consommations excessives. « Il s’agit de renforcer la solidarité et de lutter contre le gaspillage », résume Matthieu Marquaille. Concernant les entreprises, le collectif privilégie l’accompagnement et la concertation plutôt que la contrainte. Certaines ont déjà engagé des démarches de sobriété, souligne-t-il. Le rôle de la collectivité serait alors de favoriser l’ingénierie territoriale, en mettant en relation les acteurs pour mutualiser ressources et solutions.

Centre-ville, commerces et logements : penser l’ensemble

Installée dans le centre historique, la luthière Rachel Copin-Lemoine évoque un centre-ville qu’elle juge en perte de vitesse. Le collectif travaille sur plusieurs leviers : végétalisation des espaces publics, amélioration des flux touristiques, soutien aux commerces manquants et réhabilitation des bâtiments vacants.

L’enjeu, selon elle, dépasse largement la seule question commerciale. « Un centre-ville vivant, ce n’est pas seulement des commerces », explique-t-elle. Il s’agit aussi de remettre du logement dans les étages, de favoriser une véritable vie de quartier et d’éviter une spécialisation excessive du cœur de ville.

Sobriété énergétique et éclairage public

Contestée parfois pour le sentiment d’insécurité qu’elle peut engendrer, l’extinction nocturne partielle de l’éclairage public a permis des économies significatives, tout en ayant un impact positif sur la biodiversité. Le collectif souhaite toutefois améliorer le dispositif en intégrant des éclairages à détection de présence dans certains secteurs, afin de concilier sobriété et sentiment de sécurité.

À plus long terme, et plus généralement, l’objectif affiché est celui de l’autoconsommation collective. À Blois, des projets photovoltaïques sur des équipements publics, comme le site du Jeu de Paume, pourraient contribuer à produire localement une partie de l’énergie consommée. Cette orientation est présentée comme un facteur de résilience face aux chocs économiques, à l’image de la flambée des prix de l’énergie observée lors du début de la guerre en Ukraine.

Sécurité : prévention et proximité

Sur la question de la sécurité, Blois en Commun affirme une ligne claire : la police municipale doit rester une police de proximité. Le collectif rappelle son opposition à l’armement létal et défend une approche centrée sur la prévention. Médiateurs de rue, structures jeunesse, soutien aux victimes et développement de correspondants de nuit sont évoqués comme des leviers d’action municipale.

Les échanges avec les habitantes et habitants, lors du porte-à-porte, font souvent remonter des préoccupations liées aux incivilités plutôt qu’à la criminalité : vitesse excessive, déchets, nuisances. C’est pourquoi le collectif souhaite consacrer une première convention citoyenne à ces questions, afin de définir collectivement des priorités et d’y affecter des moyens.

Blois en Commun

Union de la gauche : autonomie au premier tour

Interrogé sur la stratégie électorale, le collectif assume une autonomie au premier tour. Une votation interne a conduit la majorité de ses membres à privilégier la présentation d’un projet propre, estimant nécessaire de proposer un nouveau récit politique et de lutter contre l’abstention. Le rassemblement au second tour est envisagé sur la base des résultats, proportionnellement aux voix obtenues, laissant le choix aux électrices et électeurs au premier tour.

Valeurs et lutte contre les discriminations

Avant même l’écriture du programme, Blois en Commun a élaboré collectivement un cadre de valeurs : intégration, solidarité, écologie, représentativité. L’adhésion au collectif et la candidature sur la liste impliquent la signature d’une charte engageant au respect de ces principes. Les propos discriminants sont considérés comme incompatibles avec cette démarche. Au-delà du cadre interne, le collectif insiste sur le rôle des associations locales dans la lutte contre le racisme, l’homophobie et toutes les formes d’intolérance, et sur la nécessité d’un soutien politique clair à ces acteurs.

Après cette première grande réunion publique, les sourires étaient nombreux dans l’ALCV. On perçoit une dynamique au sein du collectif. Le calendrier de Blois en Communmi-janvier, présentation du programme, mi-février, présentation de la liste.

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