L’histoire de Facebook, désormais connu sous le nom de Meta Platforms, est marquée par une croissance exponentielle, une série d’innovations et des acquisitions significatives. Mais aussi des controverses à foison. En outre ce réseau social connaît une désaffection chez les jeunes qui lui confère une image veillotte. Pourtant Facebook n’a que 20 ans.
L’histoire de Facebook
Fondé en 2004 par Mark Zuckerberg et ses camarades de Harvard, Facebook a d’abord été conçu pour permettre aux étudiants de l’université de se connecter entre eux. Cette idée s’est rapidement transformée en un réseau social global, rassemblant près de trois milliards d’utilisateurs. La plateforme a introduit plusieurs fonctionnalités clés au fil des ans, telles que le fil d’actualités, la possibilité de publier des statuts, de partager des photos, et d’interagir via des « likes » et des commentaires.
L’expansion de Facebook a été rapide. Dès octobre 2005, le réseau s’est étendu à 21 universités au Royaume-Uni et dans le monde entier, et en septembre 2006, il s’est ouvert à toute personne âgée de 13 ans et plus possédant une adresse électronique valide. En 2007, Facebook a lancé les pages d’entreprise, permettant aux sociétés de se connecter avec des clients potentiels et de se présenter sur la plateforme.
Au fil des ans, Facebook a réalisé plusieurs acquisitions stratégiques, dont les plus notables sont Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014, renforçant ainsi sa position dans l’écosystème des médias sociaux. La plateforme a également innové en introduisant des fonctionnalités telles que la possibilité de modifier des publications après leur publication en 2013, l’intégration de stickers, l’accentuation sur les emojis, et l’introduction de GIFs dans les commentaires et sur le fil d’actualités principal en 2015.
Facebook a également été un pionnier dans le domaine de la publicité en ligne, lançant Facebook Ads en 2007, ce qui a donné aux marques et aux entreprises les moyens de se connecter avec des utilisateurs spécifiques et de cibler leur audience de manière efficace. De plus, la plateforme a lancé la Facebook Platform en 2007, permettant aux développeurs de créer d’autres applications et d’améliorer continuellement le réseau social.
Controverses et scandales
Tout au long de son histoire, Facebook a été au centre de plusieurs controverses et scandales. Ainsi, en avril 2019, le réseau social américain a fait les gros titres pour avoir payé The Daily Telegraph afin de publier des articles sponsorisés élogieux, minimisant les craintes technologiques et défendant l’entreprise sur des sujets controversés tels que le terrorisme, les discours de haine et le cyberharcèlement. Cette même année, des centaines de millions de dossiers d’utilisateurs de Facebook stockés sur des serveurs cloud d’Amazon par des développeurs d’applications tiers ont été exposés, permettant potentiellement leur téléchargement par le public. De plus, des publications historiques de Mark Zuckerberg sur Facebook datant de 2011 ont été supprimées par « erreur » en raison de « problèmes techniques ».
Le scandale de Cambridge Analytica est l’une des controverses les plus notables impliquant Facebook. En décembre 2015, Facebook a découvert pour la première fois que les données collectées par l’application de Kogan avaient été partagées avec Cambridge Analytica. Cette dernière a utilisé les données pour développer des profils psychographiques des utilisateurs et cibler des publicités pro-Trump, bien que Cambridge Analytica ait nié ces allégations. En mars 2018, des révélations ont montré que jusqu’à 87 millions de profils Facebook avaient été exploités par Cambridge Analytica. Facebook a été critiqué pour sa gestion de l’incident et pour avoir menacé de poursuivre The Guardian pour avoir publié l’histoire. L’affaire a conduit à une enquête de la FTC pour déterminer si Facebook avait violé un règlement antérieur de 2011.
Au cours de la dernière décennie, Facebook a été confronté à plusieurs problèmes liés à la protection de la vie privée des utilisateurs, y compris le partage d’informations « identifiantes » avec des entreprises de publicité et de suivi Internet par des applications populaires sur Facebook en 2010, et le lancement de Tag Suggestions, une fonctionnalité de reconnaissance faciale, en 2011 qui a suscité des inquiétudes concernant la confidentialité. La FTC a également exigé de Facebook qu’il « respecte les souhaits de confidentialité de ses utilisateurs » pendant les 20 années suivantes suite à un incident en décembre 2009 où Facebook a rendu public des informations privées d’utilisateurs sans leur consentement. Des questions sur la manière dont Facebook protège les informations des utilisateurs et les possibles exploitations de ces données par des tiers ont été soulevées à plusieurs reprises.
Cette semaine, Mark Zuckerberg a présenté des excuses lors d’une audience sénatoriale sur la sécurité en ligne pour les enfants, où il a été confronté à des histoires poignantes de familles dont les enfants ont été affectés négativement par les réseaux sociaux. Sous la pression du sénateur Josh Hawley, Zuckerberg s’est levé et s’est adressé aux familles présentes, exprimant son regret pour les souffrances endurées. Il a reconnu la gravité des conséquences que ses plateformes ont pu avoir sur la vie de certains utilisateurs, notamment les jeunes, et a souligné les efforts continus de Meta pour renforcer la sécurité en ligne et prévenir de tels incidents à l’avenir.
Cette audience était centrée sur les préoccupations croissantes des législateurs et des parents concernant l’impact des plateformes numériques sur la santé mentale et le bien-être des enfants et des adolescents. Les discussions ont abordé des sujets tels que l’exploitation des enfants sur les réseaux sociaux, la présence non réglementée de prédateurs sexuels et la promotion de normes de beauté irréalistes, contribuant à des problèmes de santé mentale comme les troubles alimentaires et les cas de suicide.
Cette démarche de Zuckerberg s’ajoute à une série d’excuses publiques qu’il a émises depuis le lancement de Facebook en 2004, concernant diverses questions liées à la vie privée et à la sécurité des données des utilisateurs.
Image vieillotte pour un mastodonte
Les jeunes se détournent de Facebook au profit d’applications plus ludiques et modernes comme WhatsApp, Snapchat, Instagram et TikTok. Facebook, perçu comme un réseau « pour les vieux », ne répond plus aux modes de consommation très mobiles d’aujourd’hui. L’utilisation de Facebook chez les adolescents a considérablement diminué, passant de 71% en 2014-2015 à 33% en 2023 (étude américaine de Pew Research Center). De plus, les scandales de 2018 concernant la vie privée et la sécurité des données ont terni sa réputation. Malgré cela, Facebook reste utilisé par une large audience, notamment grâce à ses services de messagerie comme Messenger et WhatsApp. Sans oublier Instagram, intégré dans le groupe Méta.
En France, Facebook comptait 32 millions d’utilisateurs actifs en 2023, et une grande partie des internautes français (73,3 %) utilisait Facebook chaque mois. L’utilisateur moyen passait environ 12h54 par mois sur la plateforme. Malgré sa popularité, Facebook a connu un ralentissement dans son utilisation quotidienne, notamment chez les jeunes de 15 à 24 ans, où il a perdu de sa vitesse par rapport aux années précédentes.
Quoi qu’il en soit, ce 4 février 2024 est le 20e anniversaire de Facebook. Pour quelle suite ?
